Ce document est élaboré avec des statistiques de l’ISTAT au 31/12/2009, qui concernent la Communauté marocaine en Italie, pour permettre aux responsables, les chercheurs universitaires, les partis politiques, les syndicats, la société civile marocaine, les O.N.G et à tous ceux qui s’intéressent aux marocains résidants à l’étranger de bien connaître la situation de l’Italie.
* L’installation récente des immigrants marocains en Italie et les problèmes variés qu’elle génère, dans un pays d’accueil non habitué à la présence de nombreux étrangers et peu préparé à un échange avec d’autres cultures..
* Depuis plus de vingt cinq ans, les Marocains ont choisi l’Italie, d’une part pour son voisinage avec le Maroc (les immigrants sont arrivés soit via l’Algérie la Tunisie et la Lybie soit en accomplissant un trajet aérien direct pour éviter de passer par la France qui exigeait un visa), d’autre part parce qu’en Italie on pouvait entrer sans visa. Puisque, pour l’entrée en Italie, il suffisait que l’immigrant prouve aux douaniers qu’il possédait une somme d’argent suffisante pour son séjour . Notons que cette catégorie d’immigrants n’a jamais été prise en considération, ni par la population marocaine qui les appelait les « migrants de Béni Mesquine, de Khouribga et de Fquih Ben Saleh », ou les “migrants des spaghettis”, ni même par les autorités marocaines (vu le traitement que les douaniers et les policiers réservaient aux
voitures avec immatriculation italienne).
La régularisation d’une partie des immigrés, en 1986, a été passée sous silence et même ceux-ci ne lui ont pas donné une grande importance. Ce n’est qu’avec l’adoption de la loi de 1990 qu'a explosé le phénomène d’ immigration en Italie. Les Marocains déjà présents sur le sol italien et qui vivaient au sud, souvent comme vendeurs ambulants, se sont déplacés vers le nord où les possibilités de trouver un travail étaient meilleures.
A ces premiers immigrants se sont ajoutés leurs parents et amis du Maroc, dont une grande partie de jeunes citadins, qui ont essayé de régulariser leur situation en 1996, 1998, 2003, 2009
Cet afflux de personnes a permis à la communauté marocaine d’atteindre un effectif de 459 529 immigrants (sans compter les irréguliers et les nouveaux nés). C’est la troisième communauté d’immigrants d’Italie. Le phénomène a donné lieu à des difficultés d’intégration et de cohabitation, même si la main d’oeuvre marocaine est considérée comme docile et moins génératrice de problèmes que d’autres.
La première phase d’urgence étant passée, les problèmes à affronter sont encore nombreux. Ils concernent: le regroupement familial des femmes et des enfants mineurs, l’intégration dans la vie scolaire des enfants, la connaissance de la culture d’origine pour les plus jeunes et le maintien de la pratique de la langue arabe, la représentativité politique.
Les enfants d’immigrants marocains qui dépassent le stade de l’instruction publique obligatoire, pour accéder aux lycées, sont très peu nombreux : soit parce que leurs parents les mettent en apprentissage en usine, sans formation professionnelle, soit ils sont abandonnés à eux-mêmes avec tous les risques potentiels de crise d’identité, de déviance, d’exploitation et d’éloignement de la famille.
Soulignons aussi l’existence de mineurs non accompagnés qui sont hébergés dans des centres d’accueil pour quelques jours seulement et dont on perd la trace.
Pour les femmes mariées, les problèmes sont spécifiques. Celles qui sont présentes sur le territoire italien ont des difficultés de deux ordres : la relation avec leur mari n’est pas toujours facile car ce dernier refuse de considérer son épouse comme une personne qui a des droits ; en outre, il estime qu’il accorde une faveur en accomplissant le regroupement familial.
Les femmes qui arrivent seules en Italie doivent affronter de multiples préjugés sur la femme arabe et musulmane dans une société d’accueil qui a des difficultés à comprendre les valeurs sociales et culturelles des musulmans. A cela s’ajoute l’existence de problèmes juridiques entre les lois italiennes et marocaines.
Les ”eldorado” européens et en particulier l’italien continuent à attirer les jeunes Marocains malgré les difficultés de la traversée maritime et de la régularisation aléatoire, le risque final pour eux étant de finir malheureusement dans une prison italienne s’ils commettent un acte délictueux. L’objectif de ce document est justement de répondre à certaines questions et à des faits qui concernent la communauté marocaine
résidante en Italie, et qui est souvent mal traité, par des responsable ou par des mass-média marocains.
· Les Demandes présentées à l’occasion de la régularisation 2009 pour des citoyens marocains étaient de : 46 112 (12.3 %) (ces nouveaux demandeurs de régularisation, ne sont pas comptabilisés dans les statistiques d’en haut il faut attendre les prochaines données de 2011, pour savoir combien de demandes seront acceptées)
· Nationalité italienne obtenue par mariage 1 664
· Nationalité italienne obtenue par résidence 5 453 Soit un totale de 7 117 en 2009
· Les visas de rentrées en Italie pour motif de résidence stable 32 942 en 2009 - regroupement familial surtout – (presque le même nombre de visas est prévue pour l’année 2010) Sans compter les mineurs et les étudiants
· 37 308 les entrepreneurs marocains soit 16.6% en 2009
· Les mineurs marocains non accompagnés 1 324 en 2009 ( en diminution )
· Les transferts de fonds des marocains de l’Italie sont de 279 077 millions euros en 2009
OMSSDI - Organizzazione Marocchina per lo Sviluppo la Solidarietà e i Diritti in Italia
المنظمة المغربیة للتنمیة و التضامن و الحقوق بإیطالیا
Via Olaf Palme 20 – 40054 Budrio (Bo) Tel. +39 3387108206 – omssdi@yahoo.it