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Ce qui vous frappe en 1er lieu, dès l'arrivée au Maroc, à Tanger d'où je viens, ce sont les facilités administratives, jusqu'à la sortiede la douane . Extraordinaire rentrée au pays. Mais dès la sortie, des gens vous accostent pour porter vos bagages, pour garder votre voiture.., pour un petit rien, et même payer en euro, c'est possible. Franchi la porte de la douane, rentré sur le territoire national du Maroc, tu es surpris de voir que, dés que tu freines un peu ta voiture, à un feu rouge ou à un bouchon, tu entends des tocs sur les fenêtres de la part des enfants mineurs ou des mendiants en tout genre. Ils sollicitent ta clémence et ta pitié et te demandent une aide pécuniaire pour remédier à cet état de fait, svp aidez-moi, Dieu vous le rendra largement. Et plus tu avances avec ta voiture, en essayant de regagner ta demeure, de plus en plus, tu trouveras des malheureux et des demandeurs d'aides, à chaque feu rouge et chaque carrefour que tu traverseras sur ton chemin. Tu te demandes où tu as attéri? Au Maroc, vu à la télé ou dans une autre planète? Pas de réponse… Tu rentres à la maison après avoir parqué ta voiture et tu dors pour te reposer et récupérer un peu de force après le long trajet que tu as fait, du pays d’où tu viens au Maroc. Le lendemain après ton réveil, en allant prendre ta voiture, surprise, elle est bloquée par un piège ferreux. Tu peux appeler un n° de téléphone pour qu'on vienne libérer ta voiture contre 35 DH comme paiement d'amende pour non paiement du parking. Mais en plus du paiement du parking, il faut aussi payer le gardien. Gardien de quoi? Je ne sais pas? Ta voiture va te couter chaque jour la petite somme de : 10 dh + 5dh=15 dh, et sans avoir bougé encore. Et à chaque fois que tu bouges, il faut avoir des dirhams à donner pour tous les gardiens des parkings que tu visites à travers la ville. Résultat : chaque jour il faut prévoir une somme de 30 DH, pour payer le parking et le gardien.....Calcule un peu la somme totale pour un mois de séjour au Maroc? Tu verras le résultat... Bref…Dès le surlendemain de ton arrivée au pays, tu prends ta voiture pour aller faire un tour en ville. Tu seras surpris par la foule des mendiants, des mamans voilées, des jeunes mal habillés et des messieurs bien habillés et cravatés, d'un coup de baguette, svp Monsieur, se transformant en mendiants et en personnes en détresse... Ce qui est fou, tu te demandes comment font t-ils pour te découvrir et savoir que tu es un immigré venu de l'étranger? Est ce à la blancheur de ta peau, aux vêtements que tu portes ou à la manière avec laquelle tu marches ? Apparemment tu es scanné et flairé à distance, ta façon de respirer n'a pas échappé à quelques ‘profilers’, spécialisés en la matière? Tu ne sais toujours pas pourquoi et comment? Moi non plus... Tu es Tangérois et tu es à Tanger pour passer tes vacances et voir ta famille, peut-être voir aussi le pays... Mais quand des gens t'accostent, tu piges très vite qu'ils ne te parlent pas Tangérois. Tu te dis, ils ne sont pas de Tanger, donc ils viennent d'ailleurs, des autres régions du pays et même d'autres pays. Le statut international et multiculturel de la ville est confirmé par ce 'Meling pot '. Tu te poses la question suivante : la ville n'abrite-t-elle pas un congrès mondial de la pauvreté, organisé en plein air par les pauvres eux-mêmes ? Mais parfois tu es choqué de voir que certains de ces pauvres portent des habilles griffés des grandes marques mondiales, telles que NIC, ADIDAS, VERSACE, YSL, CK, etc. Choses que tu ne peux toi même pas pouvoir te les payer dans le pays où tu vis. Hé oui! Comme nous sommes en été 2010 après celui de 2009 (Juillet et Août), les gens viennent à Tanger, croyant avoir plus de chance de recevoir de l'aide des MRE, se disant qu'ils sont plus humains et plus généreux que les autres. Ils ne savent pas que toi aussi, nous tous qui venons de l'étranger, connaissons aussi la crise et sommes très intrigués par ces comportements et ces sollicitations qui, parfois, vont jusqu'à l’harcèlement. En somme, tu te sens sommé de répondre à ces sollicitations, en mettant ta main à la poche. Mais après 2 jours de séjour au pays d'origine, tu commences à en avoir l'air agacé, tu en as ras-le-bol,..., oui c’est agassant à la fin, ne croyez-vous pas ? Tu ne peux pas circuler en ville sans avoir quelqu'un qui t'accoste et te somme de lui venir en aide, en te montrant une vieille ordonnance médicale ou une femme qui te présente 2 gamins (de location) et 1 bébé sur le dos. Cela nous rappelle qu'en Belgique on utilise d'autres moyens pour nous soutirer notre argent, comme par exemple exemple, circuler dans les cafés avec des maquettes d'une mosquée, demandant la participation des fidèles pour sa construction ou sa rénovation. Comme quoi tous les moyens sont bons pour s'enrichir. C’est un boulot lucratif. Une semaine passe, tu te rends compte que tu as déjà dépensé entre 8.000 et 10.000 dhs. Pour avoir fait quoi ? Pas de réponse là aussi. Tu continues en te disant que tu es en vacances et que ce n’est pas grave… Au 1er vendredi venu, tu décides d’aller rendre visite à tes défunts, proches de ta famille, au cimetière de la ville. Dès ton arrivée, une foule immense t’accueille pour te proposer moult services. De l’eau pour rafraichir les tombes, des lectures de sourates du Coran à réciter à la mémoire des défunts, l’arrachage des mauvaises herbes des tombes, etc. Chacun et chacune te tire par le bout d’un de tes habits. Tu ne sais où donner de la tète. Tu veux seulement qu’on telaisse tranquille afin de finir une visite calme et sereine à tes chers défunts. Pour finir, tu ne peux que vider ta poche et commencer à distribuer ici et là la monnaie que tu as dans ta poche, pourvu qu’on te laisse tranquille. Tes sous ne te suffisent pas et tu décides de hausser le ton en répétant que tu n’as plus de sous. Là on te fout la paix et on dessert l’étau autour de toi; la foule se disperse, cherchant une autre victime à déplumer. Tu reprends ta voiture et tu repars vers ta maison. Une remarque à faire quant même. Le marocain en général, quelque soit son rang et sa situation sociale, ne te dira jamais qu’il est bien. Il te dira toujours qu’il a des problèmes, que rien ne va, notamment sur le plan financier, surtout quand il est en présence d’un MRE. A votre avis, pourquoi ? A ce propos, et pour une fois, je peux affirmer que mentir pour se protéger n’est pas ‘haram’ (interdit), du moment que cela ne fait de mal à personne. Et aussi pour échapper aux pièges que te tendent nos concitoyens du pays. Voici quelques astuces pour échapper aux arnaques: ne jamais dire que tu viens d’arriver, aujourd’hui ou hier. Dire que tu es là depuis déjà 15 jours devrait faire l’affaire. Ce n’est qu’ainsi que tu peux repousser toute demande de prêt d’argent (arnaque). Ne prêtes jamais ta voiture, même pas à ton frère. Et s’il le faut, ne dévoiles jamais le jour de ton départ du pays, même pas à tes amis, et surtout pas à tes proches. A la fin du mois de juillet ou celle du mois d’août, il est temps de penser au retour vers le pays où tu travailles et où tu vis. |
Tu refais tes calculs et tu commences même par acheter des euro pour les frais du voyage. Tu y arrives difficilement ; tu empruntes même, difficilement aussi. Bref, le chemin te semble très très long, à tel point que tu souhaites fermer les yeux et ne les ouvrir que dans le pays vers lequel tu dois retourner. Dur dur, ce retour. Enfin, tu te résigne et tu fonces, avec ta voiture et tes bagages, vers la frontière marocaine ; vers le port de Tanger. Là tu sais que tu vas passer toute la journée avec les démarches administratives (Police, douane, etc.). Quand, en fin de journée tu embarques sur un bateau vers l’autre rive, tu n’arriveras que vers 23 ou 24h, au plus tôt. Arrivé à Algésiras, tu te sens crevé, fatigué ; tu n’as plus de force pour conduire. Tu n’as qu’une seule envie, c’est de dormir et te reposer. Tu te dis non, tu veux faire quelques kilomètres de route, ne serait-ce que pour marquer une certaine distance entre toi et le pays que tu viens de quiAer. Pour oublier les agacements, certains comportements que tu viens de subir durant tes ‘vacances’. Mais, à peine 100, 150 km, tu n’en peux plus ; fatigue oblige. Tu te résigne à chercher un hôtel où tu peux dormir et tu commences à chercher le 1er trouvé ? Il est déjà 3h du matin. Enfin tu en trouves un qui peut t’accueillir. Tu t’y arrêtes et tu passes la nuit, après avoir parqué ta voiture. Tu remarques qu’il n’y a ni parque mètre ni gardien à devoir payer. Le lendemain, tu te lèves vers 10h du matin. Après avoir pris ton petit déjeuner, tu reprends la route. A 6h du soir, tu es à Madrid. Que c’est long. Tu commences à faire tes pronostiques, quand vas-tu arriver chez toi ? Tu rouleras jusqu’à minuit ou 1h du matin ce soir, tu dormiras jusqu’à 10h du matin, tu continueras à rouler le lendemain jusqu’à minuit encore et tu dois aussi t’arrêter. Où tu es arrivé ? A Bordeaux, au mieux à Poitiers, villes françaises du Sud. Mince alors ? Il y’a encore du chemin qui reste à faire ? Hé oui, rien à faire, le chemin du retour est toujours ainsi vécu ainsi, qu’on le veuille ou pas, on s’y fait, au fil du temps. Mais dès la vue de la ville de Bordeaux, tu quittes l’autoroute payante et tu décides de prendre la nationale. Tu n’en peux plus de toujours payer, et puis ta caisse s’amenuise à vue d’oeil. Marre qu’on te déplume à ce rythme. Que c’est cher, tout est cher dans ces foutues autoroutes! Bref, à 10h du soir, tu t’arrêtes encore pour dormir, et le lendemain tu reprends la route avec ta voiture. Au mieux, tu arriveras chez toi, dans ton exemple à Bruxelles, à 2h du matin, et c’est à 3h30 du matin que tu arrives finalement. Ouf, enfin tu es arrivé. Dur dur le chemin du retour. Après avoir dormi un peu, tu te lèves et tu reprends tes repères. Tu passes quelques coups de téléphones à tes proches et amis pour annoncer ton arrivée et fixer quelques rendez-vous pour échanger des nouvelles. Dans un café de Bruxelles, où tu retrouves tes amis avec lesquels vous échangez sur vos voyages. Tout le monde maudit son voyage en racontant les anecdotes et les mésaventures qu’il a vécues au Maroc. Cela va durer une semaine. Après une semaine, les discussions vont commencer à changer de ton, notamment sur notre pays d’origine. Et au fil des semaines et des mois qui passent, vos discussions et débats concernant votre pays d’origine vont virer vers de la clémence, de la nostalgie et des souvenirs de nos enfances. Quels retournements de situations. Quelques mois après, les discussions tournent autour de votre (de notre) prochain retour au pays d’origine, notre pays le Maroc ? C’est ainsi que nous attendrons les prochaines vacances pour tout recommencer, en oubliant ce qui s’est passé. Comme si de rien n’était. Pour nous c’est comme ça que cela se passe. Mais pour nos enfants et les générations futures et montantes, feront-ils la même chose ? Seront-ils aussi cléments ? Ou se détourneront-ils de nos destinations de toujours et qui n’ont jamais changé ? Déjà nos enfants voyagent en Espagne, en Turquie, en Grèce ou en Italie. Pourquoi ? Les couts de voyages pratiqués sont attractifs . Cela va-t-il s’accentuer à l’avenir ? Seul le futur nous le dira. Qui vivra verra.
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